Comment, lorsque la vie se joue de vous au moyen d’une de ses diaboliques facéties qui ira jusqu’à occulter votre bonheur et votre sourire, pouvez-vous inverser la tendance et égayer de nouveau le sombre quotidien de votre âme en peine ? De bien des manières me direz-vous : d’aucuns iront se ragaillardir au soleil, d’autres compteront sur leur entourage pour se rappeler qu’ils sont aimés. Certains incorrigibles fêtards évacueront leurs mauvaises pensées grâce à la bringue, la nouba, la fiesta, la bamboche, enchaînant les bières au comptoir et les shooters au mètre, parfois servis à même le nombril de la plus dévergondée des personnes en présence. D’autres, plus sages et plus raisonnés (plus chiants aussi, mais ça c’est un avis subjectif), préféreront changer leur environnement pour que celui-ci leur corresponde et, surtout, les apaise. C’est là toute l’histoire de ces chaleureuses montagnes décoratives.
Laissez-moi vous la conter…
Sur le point d’expérimenter la maxime qui déclare que la nuit porte conseil, perdu au milieu de pensées tristes, regardant le sol de ses sourcils froncés et les méninges désagréablement remuantes, le pauvre bougre s’aperçoit, soudain, en levant les yeux vers les murs de sa pièce à coucher, que ceux-ci reflètent un blanc pâle et déprimant. Les paroles d’un de ses plus chers amis, adepte de la méditation et du feng shui, lui reviennent soudainement : “Que diantre ! Mais on se croirait dans une chambre d’hôpital ! Très mauvais pour le bien-être ça l’ami !” lui avait-il déclaré. “Fichtre alors, c’est tout à fait exact : je ne peux guère espérer m’épanouir en m’endormant chaque soir dans un cadre si austère, si neutre, si froid…” se dit alors l’homme tout aussi désorienté qu’une boussole posée sur un électro-aimant.
Ni une ni deux, le quidam est décidé : repeignons les murs, changeons l’agencement des meubles, cassons les cloisons ! A nous deux parquet en chêne, galerie des glaces Versaillaises, bow-window, douche à l’italienne et tableau de maître pour parfaire le tout ! Nous allons égayer ce cagibis ! Bon et puis finalement il ouvrit son porte-feuille et se dit que peut-être on allait faire un peu plus simple parce que merde je suis pas Crésus et que c’est super con je déménage dans six mois.
Ni une ni deux, le quidam est donc décidé : venues d’inspirations diverses il crobardât rapidement quelques idées, cherchant les couleurs et les tons qui lui seyeraient. Il choisit, pour commencer, un bleu canard pas piqué des hannetons pour créer une ambiance de calme et de volupté. Amoureux de la nature et des grands espaces, rêvant continuellement d’évasion, il opte afin d’agrémenter cette peinture en pan coupé, pour une décoration murale aux aspects alpins qui lui rappellera la sensation de liberté qu’il connût plusieurs années auparavant en gravissant le célèbre mont japonais “Fuji”.
Piochant ça et là dans son stock de bois, il déniche de fines lattes de sapin et quelques morceaux d’iroko qui feront son bonheur.
Imitant ensuite l’ingénierie des maîtres charpentier il trace, au sol, une épure à l’échelle 1/1 pour le guider dans la découpe des angles bâtards du bâti, dont les assemblages à mi-bois offriront une résistance optimale à à l’ouvrage de quelques quatorze millimètres d’épaisseur.
Le bâti peut alors supporter les planches de sapin teintées (et non pas teintes) au brou de noix, tandis que le mont central est sublimé par les reflets dorés naturels de l’iroko.
Ce décor de montagnes est conçu pour reposer non pas au sol mais sur les plaintes qui habillent le bas des murs d’une pièce : cette subtilité permet aux montagnes de descendre jusqu’au sol tout en étant plaquées contre le mur qu’elles agrémentent.
Facilement déplaçable, aucune attache n’est nécessaire pour que la structure se tienne convenablement (à condition tout de même qu’elle soit utilisée, comme ici, pour habiller le contour d’un lit, sur ses flancs ou sur sa tête).
Réchauffée par sa nouvelle tenue, la chambre devient un lieu de sérénité propice à un sommeil apaisé. Les montagnes aux cimes enneigées contraste, l’hiver, avec le froid ambiant et aide à mieux l’appréhender. Il ne reste plus alors qu’à orienter le lit vers le nord, comme si l’on cherchait à se rapprocher le plus possible de la jovialité du père-noël à l’approche du solstice d’hiver. Et en plus tête au nord c’est feng shui !
Passez d’agréables fêtes, entourés des proches que vous aimez et qui vous aiment ; très joyeux noël à tous.
