La borne d’arcade PABANAL est enfin là ! Fini les stickers Street Fighter, place au duo Chêne – Sipo.
Les ébénistes ont toujours cherché à innover en matière de meuble : incorporer de nouveaux matériaux, imaginer de nouveaux concepts et designs, intégrer des technologies modernes. De vivre avec son temps en somme. À l’heure du tout numérique il va donc de soit d’allier la beauté et la noblesse du bois avec la haute technicité de l’électronique au sein d’un objet à la fois vintage et contemporain : une borne d’arcade.
C’est au cours d’une conversation à son propre comptoir, après une soirée à contenter sa clientèle de trentenaires, que le patron d’un bar de Caen évoque son envie d’agrémenter son établissement d’une borne d’arcade. Cependant il n’est pas très enclin à se pourvoir d’une de ces tristes machines que l’ont trouve sur le marché ça et là, irrémédiablement décorées de stickers sans âme qui, il le craint, risqueraient de rapidement le lasser…
Les nouvelles vont bon train dans la petite ville de Caen et, bien vite, celles-ci arrivent aux oreilles des deux ébénistes. Flo ayant déjà conçu ce genre de machine pour son usage personnel et Gui ayant lui-même un passif d’aficionados de jeux vidéo, ils se décident sans détour à contacter le tenancier ; enjaillés comme pas deux, et c’est bien normal puisqu’ils sont trois, les protagonistes se donnent rendez-vous la semaine suivante pour discuter du projet de vive voix.
Le patron, JB pour les intimes, est un ancien compagnon charpentier : le bois, c’est son dada. Il exprime aux compères de PABANAL son désir d’une borne d’arcade intemporelle, une qui traversera les âges et qu’il ne se lassera pas de voir trôner fièrement dans le coin de son bar qu’il lui a d’ores et déjà réservé, à côté des gogues.
L’esthétique se veut d’évoquer le rayonnement des vieux téléviseurs à écran cathodique, enveloppant le joueur goguenard dans sa bulle ludique. Le bâti est composé de chêne, essence d’excellence pour la charpente et typique des forêts normandes, ainsi que de sipo, choisit pour son teint rougeâtre qui se mariera parfaitement avec l’ambiance intérieure du bar. Maître de la conception, Flo prévoit un assemblage en façade avec des queues droites pour réunir la platine et la ceinture. “Des queues droites ?! Mais mon pauvre ami, il n’y a guère qu’au billard que les queues se doivent d’être droites ! Palsambleu, j’ai une bien meilleure idée, fais-moi confiance !” lui lançât Gui l’extraverti. “Mmh. Ok.” répondit Flo le pragmatique.
Largement inspiré de l’exceptionnel travail de Dorian Bracht, ébéniste Berlinois, Gui dessinât une version retravaillée de ses Double Sunrise Dovetail. Plutôt classe comme nom n’est-ce pas ? Tout aussi stylé dans son dialecte d’origine, le japonais : Kiku no gyaku kumi tsugi. Pas mal hein ?! Traduction littérale : “Double queues d’aronde du soleil levant”, ça par contre c’est absolument ridicule si vous voulez mon avis.
Cinq heures rien que pour le traçage, et plus de vingt pour les découpes particulièrement délicates en bois de fil. Un travail d’une grande minutie pour parvenir à assembler sans encombre les deux éléments avec l’angle de 10 degrés tel que prévu sur la conception. Que les plus connaisseurs se rassurent au sujet du bois de fil : la platine est essentiellement maintenue par des assemblages en rainures et languettes sur les côtés ; la Double Sunrise Dovetail est avant tout là pour l’esthétique.
Outre le bâti au design élégant et les inévitables boutons de contrôle, la borne accueille également un système de son à deux enceintes agrémentées d’un caisson de basse. Tout ce beau monde permet de profiter d’une série considérable de jeux vidéo old-school allant du célèbre Pong jusqu’à des jeux du début du millénaire.
Heureux comme un enfant à Noël d’avoir reçu son gros jouet flambant neuf, JB n’attend maintenant plus qu’une chose : pouvoir de nouveau accueillir ses fidèles piliers de comptoir pour qu’ils usent les boutons et joysticks de sa magnifique borne d’arcade PABANAL.
Alors en attendant de pouvoir l’essayer, prenez soin de vous, et une bonne année 2021 à tous !